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  • : Cours de morale laïque
  • : blog de philo pour enfants,de morale laïque au niveau de l'école primaire, pour apprendre à penser par soi-même...Créer des conditions permettant aux enfants de penser par et pour eux-mêmes avec rigueur, cohérence et originalité.
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11 octobre 2006 3 11 /10 /octobre /2006 13:56

La chèvre de Monsieur Seguin

Questions posées par les élèves(différentes écoles et classes)

N’y a-t-il qu’un seul loup dans la montagne ?

Pourquoi la chèvre est-elle partie dans la montagne alors que Monsieur Seguin lui a dit qu’il y avait un loup ?

Pourquoi Blanquette ne s’est-elle pas sauvée lorsqu’elle a vu les oreilles du loup ?

Pourquoi Monsieur Seguin n’a-t-il pas été tuer le loup dans la montagne ?

Pourquoi Blanquette veut-elle à tout prix se sauver dans la montagne ?

Pourquoi le chamois n’a-t-il pas porté secours à sa bien-aimée ?

Pourquoi Monsieur Seguin n’a-t-il pas été rechercher Blanquette dans la montagne ?

Pourquoi Monsieur Seguin a-t-il repris une nouvelle chèvre, alors qu’il savait qu’elle allait se sauver et se faire manger par le loup ?

Pourquoi Monsieur Seguin achète-t-il une chèvre à la fois, alors que s’il en achetait plusieurs à la fois, elles pourraient jouer ensemble ?

Pourquoi Monsieur Seguin s’obstine-t-il à n’acheter que des chèvres, au lieu d’acheter d’autres animaux qui risqueraient de moins se sauver ?

Pourquoi les chèvres se sauvent-elles dans la montagne et pas ailleurs ?

Pourquoi Blanquette ne retourne-t-elle pas chez Monsieur Seguin lorsqu’elle entend jouer du cor ?

Pourquoi le loup ne décide-t-il pas de descendre à la ferme de Monsieur Seguin pour s’emparer des chèvres ?

Pourquoi Blanquette ne s’est-elle pas associée aux autres chèvres de la montagne pour exterminer le loup ?

 

Pourquoi Blanquette s’est-elle sauvée dans la montagne alors qu’elle avait tout chez Monsieur Seguin ?

Pourquoi s’est-elle battue si violemment avec le loup alors qu’elle savait qu’elle allait mourir ?

 

 

 Pourquoi Blanquette est-elle triste lorsqu’elle regarde la montagne ?

Pourquoi absolument toutes les chèvres se sont-elles enfuient de chez Monsieur Seguin ?

Pourquoi Blanquette est-elle contente au début de l’histoire d’être chez Monsieur Seguin, et puis pourquoi ne l’est-elle plus tout à coup ?

Question retenue:"Pourquoi la chèvre est-elle partie dans la montagne alors que Monsieur Seguin lui a dit qu’il y avait un loup ?"

Thèmes induits par la question retenue ?

La liberté au prix de la mort est-ce concevable?

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11 octobre 2006 3 11 /10 /octobre /2006 12:53

Tu seras bien toujours le même, mon pauvre Gringoire !
  Comment ! on t'offre une place de chroniqueur dans un bon journal de Paris, et tu as l'aplomb de refuser... Mais regarde-toi, malheureux garçon ! Regarde ce pourpoint troué, ces chausses en déroute, cette face maigre qui crie la faim. Voilà pourtant où t'a conduit la passion des belles rimes ! Voilà ce que t'ont valu dix ans de loyaux services dans les pages du sire Apollo... Est-ce que tu n'as pas honte, à la fin ?
 Fais-toi donc chroniqueur, imbécile ! Fais-toi chroniqueur ! Tu gagneras de beaux écus à la rose, tu auras ton couvert chez Brébant, et tu pourras te montrer les jours de première avec une plume neuve à ta barrette...
  Non ? Tu ne veux pas ?... Tu prétends rester libre à ta guise jusqu'au bout... Eh bien, écoute un peu l'histoire de la chèvre de M. Séguin. Tu verras ce que l'on gagne à vouloir vivre libre. 
  M. Séguin n'avait jamais eu de bonheur avec ses chèvres.
  Il les perdait toutes de la même façon : un beau matin, elles cassaient leur corde, s'en allaient dans la montagne, et là-haut le loup les mangeait. Ni les caresses de leur maître, ni la peur du loup, rien ne les retenait. C'était, paraît-il, des chèvres indépendantes, voulant à tout prix le grand air et la liberté.
  Le brave M. Séguin, qui ne comprenait rien au caractère de ses bêtes, était consterné. Il disait :
  - C'est fini ; les chèvres s'ennuient chez moi, je n'en garderai pas une.
  Cependant, il ne se découragea pas, et, après avoir perdu six chèvres de la même manière, il en acheta une septième ; seulement, cette fois, il eut soin de la prendre toute jeune, pour qu'elle s'habituât à demeurer chez lui.
  Ah ! Gringoire, qu'elle était jolie, la petite chèvre de M. Séguin ! qu'elle était jolie, avec ses yeux doux, sa barbiche de sous-officier, ses sabots noirs et luisants, ses cornes zébrées et ses longs poils blancs qui lui faisaient une houppelande ! C'était presque aussi charmant que le cabri d'Esméralda, tu te rappelles, Gringoire ? - et puis, docile, caressante, se laissant traire sans bouger, sans mettre son pied dans l'écuelle. Un amour de petite chèvre...
  M. Séguin avait derrière sa maison un clos entouré d'aubépines. C'est là qu'il mit la nouvelle pensionnaire.
  Il l'attacha à un pieu, au plus bel endroit du pré, en ayant soin de lui laisser beaucoup de corde, et de temps en temps, il venait voir si elle était bien. La chèvre se trouvait très heureuse et broutait l'herbe de si bon coeur que M. Séguin était ravi.
  — Enfin, pensait le pauvre homme, en voilà une qui ne s'ennuiera pas chez moi !
  M. Séguin se trompait, sa chèvre s'ennuya.
  Un jour, elle se dit en regardant la montagne :
  — Comme on doit être bien là-haut ! Quel plaisir de gambader dans la bruyère, sans cette maudite longe qui vous écorche le cou !... C'est bon pour l'âne ou pour le boeuf de brouter dans un clos !... Les chèvres, il leur faut du large. .
  A partir de ce moment, l'herbe du clos lui parut fade.
L'ennui lui vint. Elle maigrit, son lait se fit rare. C'était pitié de la voir tirer tout le jour sur sa longe, la tête tournée du côté de la montagne, la narine ouverte, en faisant Mê.!... tristement.
  M. Séguin s'apercevait bien que sa chèvre avait quelque chose, mais il ne savait pas ce que c'était... Un matin, comme il achevait de la traire, la chèvre se retourna et lui dit dans son patois :
  — Écoutez, monsieur Séguin, je me languis chez vous, laissez-moi aller dans la montagne.
  — Ah ! mon Dieu !... Elle aussi ! cria M. Séguin stupéfait, et du coup il laissa tomber son écuelle ; puis, s'asseyant dans l'herbe à côté de sa chèvre :
  — Comment, Blanquette, tu veux me quitter !
 Et Blanquette répondit :
  — Oui, monsieur Séguin.
  — Est-ce que l'herbe te manque ici ?
  — Oh ! non ! monsieur Séguin.
  — Tu es peut-être attachée de trop court, veux-tu que j'allonge la corde ?
  — Ce n'est pas la peine, monsieur Séguin.
  — Alors, qu'est-ce qu'il te faut ? qu'est-ce que tu veux ?
  — Je veux aller dans la montagne, monsieur Séguin.
  — Mais, malheureuse, tu ne sais pas qu'il y a le loup dans la montagne... Que feras-tu quand il viendra ?...
  — Je lui donnerai des coups de cornes, monsieur Séguin.
  — Le loup se moque bien de tes cornes. Il m'a mangé des biques autrement encornées que toi... Tu sais bien, la pauvre vieille Renaude qui était ici l'an dernier ? une maîtresse chèvre, forte et méchante comme un bouc. Elle s'est battue avec le loup toute la nuit... puis, le matin, le loup l'a mangée.
  — Pécaïre ! Pauvre Renaude !... Ça ne fait rien, monsieur Séguin, laissez-moi aller dans la montagne. — Bonté divine !... dit M. Séguin ; mais qu'est-ce qu'on leur fait donc à mes chèvres ? Encore une que le loup va me manger... Eh bien, non... je te sauverai malgré toi, coquine ! et de peur que tu ne rompes ta corde, je vais t'enfermer dans l'étable et tu y resteras toujours.
  Là-dessus, M. Séguin emporta la chèvre dans une étable toute noire, dont il ferma la porte à double tour.
  Malheureusement, il avait oublié la fenêtre et à peine eut-il le dos tourné, que la petite s'en alla...Tu ris, Gringoire ? Parbleu ! je crois bien ; tu es du parti des chèvres, toi, contre ce bon M. Séguin... Nous allons voir si tu riras tout à l'heure.
Quand la chèvre blanche arriva dans la montagne, ce fut un ravissement général. Jamais les vieux sapins n'avaient rien vu d'aussi joli. On la reçut comme une petite reine. Les châtaigniers se baissaient jusqu'à terre pour la caresser du bout de leurs branches. Les genêts d'or s'ouvraient sur son passage, et sentaient bon tant qu'ils pouvaient. Toute la montagne lui fit fête.
  Tu penses, Gringoire, si notre chèvre était heureuse !
  Plus de corde, plus de pieu... rien qui l'empêchât de gambader, de brouter à sa guise... C'est là qu'il y en avait de l'herbe ! jusque par-dessus les cornes, mon cher !... Et quelle herbe ! Savoureuse, fine, dentelée, faite de mille plantes... C'était bien autre chose que le gazon du clos. Et les fleurs donc !... De grandes campanules bleues, des digitales de pourpre à longs calices, toute une forêt de fleurs sauvages débordant de sucs capiteux !...
  La chèvre blanche, à moitié soûle, se vautrait là-dedans les jambes en l'air et roulait le long des talus, pêle-mêle avec les feuilles tombées et les châtaignes... Puis, tout à coup elle se redressait d'un bond sur ses pattes. Hop ! la voilà partie, la tête en avant, à travers les maquis et les buissières, tantôt sur un pic, tantôt au fond d'un ravin, là-haut, en bas, partout... On aurait dit qu'il y avait dix chèvres de M. Séguin dans la montagne.
  C'est qu'elle n'avait peur de rien la Blanquette.
  Elle franchissait d'un saut de grands torrents qui l'éclaboussaient au passage de poussière humide et d'écume.
  Alors, toute ruisselante, elle allait s'étendre sur quelque roche plate et se faisait sécher par le soleil... Une fois, s'avançant au bord d'un plateau, une fleur de cytise aux dents, elle aperçut en bas, tout en bas dans la plaine, la maison de M. Séguin avec le clos derrière. Cela la fit rire aux larmes.
  — Que c'est petit ! dit-elle ; comment ai-je pu tenir là-dedans ?
  Pauvrette ! de se voir si haut perchée, elle se croyait au moins aussi grande que le monde...
  En somme, ce fut une bonne journée pour la chèvre de M. Séguin. Vers le milieu du jour, en courant de droite et de gauche, elle tomba dans une troupe de chamois en train de croquer une lambrusque à belles dents. Notre petite coureuse en robe blanche fit sensation. On lui donna la meilleure place à la lambrusque, et tous ces messieurs furent très galants... Il paraît même, — ceci doit rester entre nous, Gringoire, — qu'un jeune chamois à pelage noir, eut la bonne fortune de plaire à Blanquette. Les deux amoureux s'égarèrent parmi le bois une heure ou deux, et si tu veux savoir ce qu'ils se dirent, va le demander aux sources bavardes qui courent invisibles dans la mousse. 
  Tout à coup le vent fraîchit. La montagne devint violette ; c'était le soir.
  — Déjà ! dit la petite chèvre ; et elle s'arrêta fort étonnée.
  En bas, les champs étaient noyés de brume. Le clos de M. Séguin disparaissait dans le brouillard, et de la maisonnette on ne voyait plus que le toit avec un peu de fumée. Elle écouta les clochettes d'un troupeau qu'on ramenait, et se sentit l'âme toute triste... Un gerfaut, qui rentrait, la frôla de ses ailes en passant. Elle tressaillit...
  Puis ce fut un hurlement dans la montagne :
  — Hou ! hou !
  Elle pensa au loup ; de tout le jour la folle n'y avait pas pensé... Au même moment une trompe sonna bien loin dans la vallée. C'était ce bon M. Séguin qui tentait un dernier effort.
  — Hou ! hou !... faisait le loup.
  — Reviens ! reviens !... criait la trompe.
  Blanquette eut envie de revenir ; mais en se rappelant le pieu, la corde, la haie du clos, elle pensa que maintenant elle ne pouvait plus se faire à cette vie, et qu'il valait mieux rester.
  La trompe ne sonnait plus...
  La chèvre entendit derrière elle un bruit de feuilles.
  Elle se retourna et vit dans l'ombre deux oreilles courtes, toutes droites, avec deux yeux qui reluisaient...
  C'était le loup.
  Énorme, immobile, assis sur son train de derrière, il était là regardant la petite chèvre blanche et la dégustant par avance. Comme il savait bien qu'il la mangerait, le loup ne se pressait pas ; seulement, quand elle se retourna, il se mit à rire méchamment.
  — Ah ! ha ! la petite chèvre de M. Séguin ! et il passa sa grosse langue rouge sur ses babines d'amadou.
  Blanquette se sentit perdue... Un moment, en se rappelant l'histoire de la vieille Renaude, qui s'était battue toute la nuit pour être mangée le matin, elle se dit qu'il vaudrait peut-être mieux se laisser manger tout de suite; puis, s'étant ravisée, elle tomba en garde, la tête basse et la corne en avant, comme une brave chèvre de M. Séguin qu'elle était... Non pas qu'elle eût l'espoir de tuer le loup, les chèvres ne tuent pas le loup, — mais seulement pour voir si elle pourrait tenir aussi longtemps que la Renaude...
  Alors le monstre s'avança, et les petites cornes entrèrent en danse.
  Ah ! la brave chevrette, comme elle y allait de bon coeur ! Plus de dix fois, je ne mens pas, Gringoire, elle força le loup à reculer pour reprendre haleine. Pendant ces trêves d'une minute, la gourmande cueillait en hâte encore un brin de sa chère herbe ; puis elle retournait au combat, la bouche pleine... Cela dura toute la nuit. De temps en temps la chèvre de M. Séguin regardait les étoiles danser dans le ciel clair et elle se disait :
  — Oh ! pourvu que je tienne jusqu'à l'aube...
  L'une après l'autre, les étoiles s'éteignirent. Blanquette redoubla de coups de cornes, le loup de coups de dents...
  Une lueur pâle parut dans l'horizon... Le chant du coq enroué monta d'une métairie.
  — Enfin ! dit la pauvre bête, qui n'attendait plus que le jour pour mourir ; et elle s'allongea par terre dans sa belle fourrure blanche toute tachée de sang...
  Alors le loup se jeta sur la petite chèvre et la mangea.
  Adieu, Gringoire !
  L'histoire que tu as entendue n'est pas un conte de mon invention. Si jamais tu viens en Provence, nos ménagers te parleront souvent de la cabro de moussu Seguin, que se battègue touto la neui emé lou loup, e piei lou matin lou loup la mangé *.

 

Tu m'entends bien, Gringoire.
E piei lou matin lou loup la mangé.

 

* Phrase en patois qui signifie : La chèvre de monsieur Seguin, qui se battit toute la nuit, et puis le matin, le loup la mangea

 

 

 

Alphonse Daudet, La chèvre de monsieur Seguin, in Les Lettres de mon moulin

 

 

 

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10 octobre 2006 2 10 /10 /octobre /2006 16:49

Le moineau à la langue coupée

Questions posées par les élèves

Pourquoi le moineau ne veut-il pas retourner chez le grand-père et la grand-mère, alors qu’il sait que s’il retourne, le grand-père le protègera ?

Pourquoi le vacher dit-il au grand-père de boire sept baquets d’eau sale avant de lui indiquer le chemin ?

Pourquoi la grand-mère a-t-elle puni l’oiseau de cette façon, en lui coupant la langue ?

Pourquoi Piou-Piou s’est-il enfui au lieu de tout expliquer au grand-père ?

Comment le vacher peut-il affirmer que c’est bel et bien l’oiseau à la langue coupée qu’il a vu ?

Dans quel but le grand-père indique-t-il le chemin (afin de retrouver l’oiseau) à la grand-mère ?

Pourquoi la grand-mère ne semble-t-elle pas faire confiance au grand-père ?

Pourquoi Piou-Piou offre-t-il à manger à la grand-mère lorsque celle-ci vient le voir ?

Pourquoi Piou-Piou a-t-il choisi de punir la grand-mère en mettant monstres et serpents dans la malle ?

Comment se fait-il que dans la petite malle destinée au grand-père, il y avait justement un trésor, alors que dans la grande malle destinée à la grand-mère, il y avait des serpents et autres bestioles ?Est-ce un hasard ?

 Pourquoi le grand-père choisit-il la petite malle ?

Si le grand-père avait choisi la grande malle y aurait-on aussi découvert des serpents… ?

Le choix du remplissage des malles était-il prémédité par Piou-Piou ?

Comment le moineau a-t-il réussi à  placer des monstres et des serpents dans une malle ?

 Question retenue : "Pourquoi la grand-mère ne semble -t-elle pas faire confiance au grand-père?"

Thèmes induits par la question retenue ?

Peut-on et doit-on ne pas faire confiance en son conjoint?

Dans quelles circonstances?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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10 octobre 2006 2 10 /10 /octobre /2006 16:12

Il était une fois un grand-père et une grand-mère. Tous les jours, le grand-père allait en montagne ramasser du petit bois pour faire des fagots. Il accrochait toujours le baluchon qui contenait son repas à la branche d'un arbre pendant qu'il travaillait. Un jour, l'heure du déjeuner étant venue, il ouvrit son baluchon et fut bien surpris : un moineau dormait dedans! Il ne restait pas une miette du repas, et le grand-père comprit que c'était le moineau qui faisait la sieste qui avait tout mangé. Le grand-père emmena ce joli petit oiseau avec lui quand il rentra à la maison.

Le grand-père et le moineau devinrent de très bons camarades et étaient inséparables. Pendant son travail, pendant les repas, le moineau voletait toujours autour du grand-père, ou s'asseyait sur son épaule. Le grand-père aimait beaucoup son oiseau, et le nomma "Piou piou", le cajolant et jouant sans cesse avec lui. Un jour, grand-père partit travailler à la montagne en laissant Piou-piou à la maison. La grand-mère mit du riz à cuire pour préparer de l'amidon et partit faire la lessive à la rivière voisine. Le moineau était friand de riz, et il picora un peu dans la bouillie. Il pensait bien que grand-mère se fâcherait, mais la bouillie était si bonne qu'il ne put résister et picorant, picorant encore, finit par tout manger.

Quand grand-mère rentra de la rivière et s'aperçut que toute la bouillie de riz avait disparue, elle se mit fort en colère. Elle cria :

"Qui a mangé toute la bouillie que j'avais préparée?", et regardant l'oiseau, vit que son bec était plein de bouillie. Grand-mère était furieuse; elle criait :

"Méchant oiseau! Sale moineau!", et attrapa le moineau. Pour le punir, elle lui coupa la langue avec une paire de ciseaux et le chassa. Quand grand-père rentra le soir, il appela son oiseau, comme d'habitude :

"Piou-piou, Piou-piou, je suis rentré!"

Mais il n'y avait pas trace du moineau. Il demanda alors :

"Grand-mère, sais-tu où est Piou-piou?", et sa femme lui répondit :

"Ce méchant oiseau a mangé toute la bouillie de riz que j'avais préparée; pour le punir, je lui ai coupé la langue et l'ai chassé."

Grand-père se fâcha et lui dit :

"Quelle horreur! Tu as été bien méchante!" et partit à la recherche de son oiseau.

Grand-père marcha longtemps, et enfin arriva au bord d'une rivière. Là se trouvait un vacher. Il lui demanda :

"Vacher, as-tu vu mon oiseau, le moineau à la langue coupée?"

Celui-ci lui répondit :

"Oui, j'ai vu ton oiseau; mais si tu ne bois pas sept baquets de l'eau qui m'a servi pour laver ma vache, je ne te dirai pas où il est allé."

Grand-père se força donc à boire sept baquets de cette eau sale. Alors, le vacher lui dit :

"Continue ce chemin tout droit, et demande de nouveau au fermier que tu rencontreras."

Grand-père reprit la route, et arriva à l'endroit où se trouvait le fermier, qui lavait son cheval. Il lui demanda :

"Fermier, as-tu vu mon oiseau, le moineau à la langue coupée?"

Celui-ci lui répondit :

"Oui, je l'ai vu; mais si tu ne bois pas sept baquets de l'eau qui m'a servi pour laver mon cheval, je ne te dirai pas où il est allé."

Grand-père but donc encore une fois sept baquets d'eau sale. Le fermier lui dit alors :

"Continue ce chemin dans la montagne, et va jusqu'à la forêt de bambous; là tu trouveras la demeure de ton oiseau."

Grand-père continua donc sa marche dans la montagne, et entra dans la forêt de bambous.

Grand-père arriva enfin à la maison du moineau, et lui dit :

"Piou-piou, grand-mère a été bien méchante avec toi; pardonne-moi, je t'en prie."

L'oiseau que le grand-père aimait tant était aussi très heureux de le revoir, et lui offrit à manger, le fit se reposer de son long voyage. Tous deux étaient très gais et parlèrent de mille choses. Grand-père se préparait à rentrer et pensait emmener Piou-piou avec lui, mais le moineau refusa, lui disant :

"Je ne peux pas retourner chez grand-mère."

Grand-père était bien triste de rentrer sans Piou-piou, mais il comprenait bien que le moineau ne veuille pas revenir. Il allait donc partir quand Piou-piou apporta deux malles, une petite et une grande, et dit :

"Grand-père, je t'offre une de ces deux malles en souvenir; laquelle veux-tu, la grande ou la petite?"

Comme grand-père était âgé, il répondit que la petite était bien suffisante pour lui, et partit avec la petite malle sur son dos. Quand il fut arrivé à la maison, il ouvrit la malle, et grand-mère et lui furent bien étonnés : elle était remplie d'or, d'argent, de bijoux; c'était un véritable trésor! Au récit de grand-père, grand-mère se mit en colère :

"Mais pourquoi as-tu donc choisi la petite malle? Puisque c'est ainsi, moi je vais aller chercher la grosse!"

Grand-mère partit donc, et suivit le chemin que grand-père lui avait indiqué. Elle arriva à l'endroit où se trouvait le vacher, et lui demanda :

"Vacher, as-tu vu le moineau à la langue coupée?"

Celui-ci lui répondit :

"Oui, je l'ai vu; mais si tu ne bois pas sept baquets de l'eau qui m'a servi pour laver ma vache, je ne te dirai pas où il est allé."

A ces mots, grand-mère se mit en colère et lui dit :

"Quoi? Tu ne penses pas que je vais boire cette eau dégoûtante! Je sais où il faut aller, je n'ai pas besoin de toi."

Grand-mère se remit en route, et rencontra le fermier; de la même façon, elle refusa de boire les sept baquets et marcha jusqu'à la maison du moineau.

Une fois là, Piou-piou lui demanda :

"Grand-mère, pourquoi es-tu venue me voir?"

Celle-ci lui répondit :

"Jusqu'à présent j'ai toujours veillé sur toi, aussi je viens te rendre visite."

Le moineau à la langue coupée servit à manger à grand-mère, mais celle-ci lui dit :

"Je suis pressée, donne-moi mon cadeau, il faut que je rentre."

Piou-piou apporta alors les deux malles, et dit à grand-mère :

"Laquelle veux-tu, la grande ou la petite?"

Bien sûr, grand-mère choisit la grande malle :

"Je suis encore jeune et en forme, donne-moi la grande malle." et partit en portant la lourde malle sur son dos.

Après avoir marché quelque temps, grand-mère commença à être fatiguée, et décida de s'arrêter un instant. Elle avait également très envie de voir ce qu'il y avait dans la malle, mais Piou-piou lui avait bien recommandé de ne pas l'ouvrir avant d'être rentrée chez elle. Grand-mère voulait tellement voir quels trésors elle possédait qu'elle passa outre et souleva le couvercle. Alors des serpents, des mille-pattes et un tas d'autres bêtes et monstres sortirent de la malle, et punirent la grand-mère qui avait coupé la langue du moineau.

 

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4 octobre 2006 3 04 /10 /octobre /2006 15:34

La pâquerette

Questions posées par les élèves

Est-ce que plus tard, quelqu'un va s'occuper de la pâquerette ?

La pâquerette va-t-elle mourir sur le bord de la route?

La mère des enfants est-elle au courant de ce qui s'est passé?

La maman de l’oiseau sait-elle qu’il est mort ?

La petite fille qui voulait arracher la pâquerette est-elle triste que l’oiseau soit mort ?

Y aura-t-il un nouvel oiseau pour chanter pour la pâquerette ?

L’oiseau va-t-il manquer aux enfants ?

Pourquoi la fille a-t-elle arraché les tulipes ?

Pourquoi les enfants ont-ils capturé l’oiseau ?

Peut-on dire que les enfants ont tué l’oiseau ?

Question retenue : "Peut-on dire que les enfants ont tué l'oiseau?"

Les thèmes induits par la question retenue:

-Tuer par négligence est-ce tuer?-

-Des enfants peuvent-ils être des tueurs?-

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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4 octobre 2006 3 04 /10 /octobre /2006 15:26

Ecoutez bien cette petite histoire.
A la campagne, près de la grande route, était située une gentille maisonnette que vous avez sans doute remarquée vous-même. Sur le devant se trouve un petit jardin avec des fleurs et une palissade verte; non loin de là, sur le bord du fossé, au milieu de l'herbe épaisse, fleurissait une petite pâquerette. Grâce au soleil qui la chauffait de ses rayons aussi bien que les grandes et riches fleurs du jardin, elle s'épanouissait d'heure en heure. Un beau matin, entièrement ouverte, avec ses petites feuilles blanches et brillantes, elle ressemblait à un soleil en miniature entouré de ses rayons. Qu'on l'aperçût dans l'herbe et qu'on la regardât comme une pauvre fleur insignifiante, elle s'en inquiétait peu. Elle était contente, aspirait avec délices la chaleur du soleil, et écoutait le chant de l'alouette qui s'élevait dans les airs.
Ainsi, la petite pâquerette était heureuse comme par un jour de fête, et ce- pendant c'était un lundi. Pendant que les enfants, assis sur les bancs de l'école, apprenaient leurs leçons, elle, assise sur sa tige verte, apprenait par la beauté de la nature la bonté de Dieu, et il lui semblait que tout ce qu'elle ressentait en silence, la petite alouette l'exprimait parfaitement par ses chansons joyeuses. Aussi regarda-t-elle avec une sorte de respect l'heureux oiseau qui chantait et volait, mais elle n'éprouva aucun regret de ne pouvoir en faire autant.
"Je vois et j'entends, pensa-t-elle; le soleil me réchauffe et le vent m'embrasse. Oh! j'aurais tort de me plaindre. "
En dedans de la palissade se trouvaient une quantité de fleurs roides et distinguées; moins elles avaient de parfum, plus elles se redressaient. Les pivoines se gonflaient pour paraître plus grosses que les roses: mais ce n'est pas la grosseur qui fait la rose. Les tulipes brillaient par la beauté de leurs couleurs et se pavanaient avec prétention; elles ne daignaient pas jeter un regard sur la petite pâquerette, tandis que la pauvrette les admirait en disant : " Comme elles sont riches et belles ! Sans doute le superbe oiseau va les visiter. Dieu merci, je pourrai assister à ce beau spectacle. "
Et au même instant, l'alouette dirigea son vol, non pas vers les pivoines et les tulipes, mais vers le gazon, auprès de la pauvre pâquerette, qui, effrayée de joie, ne savait plus que penser.
Le petit oiseau se mit à sautiller autour d'elle en chantant : " Comme l'herbe est moelleuse! Oh ! la charmante petite fleur au cœur d'or et à la robe d'argent ! "
On ne peut se faire une idée du bonheur de la petite fleur. L'oiseau l'embrassa de son bec, chanta encore devant elle, puis il remonta dans l'azur du ciel. Pendant plus d'un quart d'heure, la pâquerette ne put se remettre de son émotion. A moitié honteuse, mais ravie au fond du cœur, elle regarda les autres fleurs dans le jardin. Témoins de l'honneur qu'on lui avait rendu, elles devaient bien comprendre sa joie ; mais les tulipes se tenaient encore plus roides qu'auparavant ; leur figure rouge et pointue exprimait leur dépit. Les pivoines avaient la tête toute gonflée. Quelle chance pour la pauvre pâquerette qu'elles ne pussent parler! Elles lui auraient dit bien des choses désagréables. La petite fleur s'en aperçut et s'attrista de leur mauvaise humeur.
Quelques moments après, une jeune fille armée d'un grand couteau affilé et brillant entra dans le jardin, s'approcha des tulipes et les coupa l'une après l'autre.
- Quel malheur! dit la petite pâquerette en soupirant; voilà qui est affreux; c'en est fait d'elles.
Et pendant que la jeune fille emportait les tulipes, la pâquerette se réjouissait de n'être qu'une pauvre petite fleur dans l'herbe. Appréciant la bonté de Dieu, et pleine de reconnaissance, elle referma ses feuilles au déclin du jour, s'endormit et rêva toute la nuit au soleil et au petit oiseau.
Le lendemain matin, lorsque la pâquerette eut rouvert ses feuilles à l'air et à la lumière, elle reconnut la voix de l'oiseau, mais son chant était tout triste. La pauvre alouette avait de bonnes raisons pour s'affliger: on l'avait prise et enfermée dans une cage suspendue à une croisée ouverte. Elle chantait le bonheur de la liberté, la beauté des champs verdoyants et ses anciens voyages à travers les airs.
La petite pâquerette aurait bien voulu lui venir en aide: mais comment faire ? C'était chose difficile. La compassion qu'elle éprouvait pour le pauvre oiseau captif lui fit tout à fait oublier les beautés qui l'entouraient, la douce chaleur du soleil et la blancheur éclatante de ses propres feuilles.
Bientôt deux petits garçons entrèrent dans le jardin ; le plus grand portait à la main un couteau long et affilé comme celui de la jeune fille qui avait coupé les tulipes. Ils se dirigèrent vers la pâquerette, qui ne pouvait comprendre ce qu'ils voulaient.
- Ici nous pouvons enlever un beau morceau de gazon pour l'alouette, dit l'un des garçons, et il commença à tailler un carré profond autour de la petite fleur.
- Arrache la fleur! dit l'autre.
A ces mots, la pâquerette trembla d'effroi. Etre arrachée, c'était perdre la vie; et jamais elle n'avait tant béni l'existence qu'en ce moment où elle espérait entrer avec le gazon dans la cage de l'alouette prisonnière.
- Non, laissons-la, répondit le plus grand; elle est très bien placée.
Elle fut donc épargnée et entra dans la cage de l'alouette.
Le pauvre oiseau, se plaignant amèrement de sa captivité, frappait de ses ailes le fil de fer de la cage. La petite pâquerette ne pouvait, malgré tout son désir, lui faire entendre une parole de consolation.
Ainsi se passa la matinée.
- Il n'y a plus d'eau ici, s'écria le prisonnier; tout le monde est sorti sans me laisser une goutte d'eau. Mon gosier est sec et brûlant, j'ai une fièvre terrible, j'étouffe! Hélas! il faut donc que je meure, loin du soleil brillant, loin de la fraîche verdure et de toutes les magnificences de la création!
Puis il enfonça son bec dans le gazon humide pour se rafraîchir un peu. Son regard tomba sur la petite pâquerette; il lui fit un signe de tête amical, et dit en l'embrassant:
- Toi aussi, pauvre petite fleur, tu périras ici! En échange du monde que j'avais à ma disposition, l'on m'a donné quelques brins d'herbe et toi seule pour société. Chaque brin d'herbe doit être pour moi un arbre; chacune de tes feuilles blanches, une fleur odoriférante. Ah! tu me rappelles tout ce que j'ai perdu!
" Si je pouvais le consoler ?", pensait la pâquerette, incapable de faire un mouvement. Cependant le parfum qu'elle exhalait devint plus fort qu'à l'ordinaire; l'oiseau s'en aperçut, et quoiqu'il languît d'une soif dévorante qui lui faisait arracher tous les brins d'herbe l'un après l'autre, il eut bien garde de toucher à la fleur.
Le soir arriva; personne n'était encore là pour apporter une goutte d'eau à la malheureuse alouette. Alors elle étendit ses belles ailes en les secouant convulsivement, et fit entendre une petite chanson mélancolique. Sa petite tête s'inclina vers la fleur, et son cœur brisé de désir et de douleur cessa de battre. A ce triste spectacle, la petite pâquerette ne put, comme la veille, refermer ses feuilles pour dormir; malade de tristesse, elle se pencha vers la terre.
Les petits garçons ne revinrent que le lendemain. A la vue de l'oiseau mort, ils versèrent des larmes et lui creusèrent une fosse. Le corps, enfermé dans une jolie boîte rouge, fut enterré royalement, et sur la tombe recouverte ils semèrent des feuilles de roses.
Pauvre oiseau! pendant qu'il vivait et chantait, on l'avait oublié dans sa cage et laissé mourir de misère; après sa mort, on le pleurait et on lui prodiguait des honneurs.
Le gazon et la pâquerette furent jetés dans la poussière sur la grande route; personne ne pensa à celle qui avait si tendrement aimé le petit oiseau.

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